Suppression des allocations familiales : une loi pas très académique !

Publié le par pcf 06

Communiqué de Noël Albin, pour le groupe communiste au Conseil général

Face aux ravages d’une politique anti-sociale qui ne fait qu’accentuer les difficultés pour les familles, nous avons déjà récemment dénoncé la fuite en avant sécuritaire de la droite pour masquer ses responsabilités. Aujourd’hui vient s’ajouter la dernière proposition de loi déposée par le député Eric CIOTTI, également Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, relative à la suspension des allocations familiales. Il franchit ainsi un cap qui nous semble éminemment dangereux, non seulement pour les familles les plus en détresse mais aussi pour le fonctionnement de notre démocratie et le rôle des élus.

Probablement gêné d’être le seul département de France à avoir mis en œuvre le Contrat de Responsabilité Parentale, permettant de suspendre le versement des prestations familiales aux familles dont les enfants feraient preuve d’absentéisme scolaire répété, Eric CIOTTI n’a pas trouvé mieux qu’une loi proposant de confier aux Inspecteurs d’Académie la responsabilité du déclenchement de ce dispositif.

Une façon de surmonter les réserves unanimes que suscite ce dispositif, tant de la part de ses collègues Présidents de Conseils Généraux, de droite comme de gauche, que de la part des responsables d’établissements scolaires et des acteurs sociaux appelés à traiter ce genre de situations.

Un tel projet de loi est une illustration de plus du mépris de la démocratie locale que symbolise la « contre-réforme » des collectivités et de la volonté de recentralisation au profit d’un pouvoir de plus en plus absolutiste face à une contestation grandissante jusque dans ses rangs.

Que tous les acteurs de terrain expriment également leurs plus vives réticences sur le bien-fondé d’une telle mesure ne semble pas entamer la détermination vengeresse et implacable du Président du Conseil Général et député de la Nation, afin de faire « rendre gorge » à tous ces mauvais élèves !

La solution miracle serait donc d’enfoncer encore plus dans les difficultés ceux qui vivent déjà dans les conditions les plus précaires, et, pour lever les objections des travailleurs sociaux, des responsables pédagogiques et des élus locaux circonspects sur ce « miracle », de se passer de leurs expertise, avis et prérogatives démocratiques.

Quitte pour cela à recourir à un bataillon d’Inspecteurs aux ordres.


Publié dans Elus au CG06

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