Le défi majeur du « bien vieillir » !

Publié le par pcf 06

 

La tenue à Nice du 10ème congrès annuel du SYNERPA, 1er syndicat de maisons de retraite privées, est pour nous l’occasion de rappeler à quel point le vieillissement de la population est tout à la fois une chance et un défi majeur pour notre société. Car s’il y a tout lieu de se réjouir que l’espérance de vie augmente, cette situation demande une vision politique ambitieuse et volontaire.


Or, la politique menée par l’État envers nos aînés présente des contradictions avec les dernières lois censées favoriser l’accompagnement de la perte d’autonomie et avec les plans nationaux en cours (plan solidarité grand âge, plan Alzheimer, soins palliatifs…) Cette politique risque de conduire à une baisse sensible de la qualité des prestations et à un rationnement des soins envers les personnes âgées. Cet enjeu est d’autant plus crucial dans les Alpes-Maritimes où le secteur privé à but lucratif représente plus de 65 % de l’équipement collectif départemental en nombre d’établissements lorsqu’au plan national, la représentation moyenne du secteur privé n’est que de 15 % !


Les organisateurs de ce congrès sont d’ailleurs les premiers à reconnaître que, malgré tous les efforts entrepris, « l’image des maisons de retraite, dans les médias et auprès du Grand Public est toujours aussi négative et les professionnels peinent à retrouver la confiance des Français et à montrer la réalité de leur travail. »


Jusqu’à présent, la loi instituant les conventions tripartites (État – département – établissement) et le cahier des charges de ces mêmes conventions (avril 1999) prévoyaient que les moyens des établissements devaient être corrélés d’une part au besoin d’aide des résidents, et d’autre part à des objectifs de renforcement de la qualité, notamment en matière de professionnalisation des personnels.


En instituant une méthode de calcul de l’allocation de moyens des établissements totalement déconnectée de la qualité, et basée uniquement sur des indicateurs de pathologie et de perte d’autonomie, l’État donne un coup d’arrêt à la dynamique de qualité contractualisée développée dans les établissements depuis 10 ans. Les négociations budgétaires et tarifaires prennent désormais le pas sur la qualité basée sur les projets de vie des personnes accompagnées.


Cette nouvelle méthode de calcul des dotations aux établissements arrêtée par l’État est plafonnée à des niveaux très inférieurs aux objectifs fixés par ailleurs dans les plans gouvernementaux tels que le plan solidarité grand âge ou le plan Alzheimer 2008-2012.
Alors que ces plans prévoient de renforcer les effectifs en personnel qualifié pour améliorer l’accompagnement de nos aînés, l’État a plafonné les dotations relatives aux soins au niveau des dotations moyennes actuelles des établissements.


Qui plus est, les plafonds fixés par l’État correspondent à un ratio global d’encadrement d’à peine plus d’un salarié pour deux résidents. Or cet objectif est insuffisant au regard des besoins et des ratios actuellement observés sur le terrain. (le plan Alzheimer prévoit un salarié pour un résident) Ce sont les mêmes qui promettent dans des plans ambitieux et font des « coupes sombres » dans la réalité budgétaire ! ! ! !


La réduction des dotations soins organisée et la libéralisation (du tarif hébergement) va ainsi se répercuter sur le coût de l’hébergement payé par les résidents, lequel devient alors la seule variable d’ajustement pour pallier les carences du dispositif. Cela va induire l’aggravation des inégalités d’accès entre établissements publics et ceux du privé où les prix de journée deviennent prohibitifs.


Nous demandons l’application du plan solidarité Grand Age et du Plan Alzheimer, avec les moyens nécessaires correspondants ; la possibilité de mettre en œuvre toutes les recommandations de bonne pratique initiées ou publiées par les professionnels et les pouvoirs publics ; ainsi que la reconnaissance de la gérontologie comme une spécialité pour tout le personnel soignant (IDE, AS, animateur, AMP…) et pas seulement pour les médecins.
Le gouvernement doit donner aux établissements et services les moyens de leurs ambitions.


Pour le groupe communiste au Conseil général
Noël ALBIN

Publié dans Elus au CG06

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