Aéroport de Nice : garder le cap sur le service public

Publié le par pcf 06

Communiqué des  Conseillers Généraux communistes des Alpes-Maritimes
Noël ALBIN - Marius PAPI - Francis TUJAGUE - Jacques VICTOR


Le gouvernement Raffarin, par la voix du Ministre des Transports Gilles de Robien, et sous la pression d’un lobby, constitué par 14 Chambres de Commerce et d’Industrie gérant des aéroports, baptisé « Comité National d’Action pour la mise en place de sociétés aéroportuaires », avance, sous couvert d’harmonisation européenne, des propositions qui ne manquent pas de nous inquiéter sur leurs conséquences quant au devenir d’équipements si essentiels pour l’aménagement du territoire. Le salut serait donc dans la création de sociétés dont le capital pourrait être ouvert à des investisseurs privés et qui en finirait avec le statut public des aéroports et remettrait aussi en question le statut des personnels. Nice figure sur la liste des sites susceptibles d’être privatisés, ainsi que le confirme l’interview accordée par le président de la C.C.I.N.C.A. Francis Perugini à « Nice-matin » le 23 septembre dernier.

Nous avons tout lieu de craindre ce type de perspective quand nous constatons les résultats d’une gestion qui a conduit trop souvent à une privatisation de facto de l’aéroport, bien que les C.C.I. soient des Etablissements Publics.

Le parti pris de la C.C.I.N.C.A. de privilégier envers et contre tout les opérateurs privés face au pôle public regroupé autour d’Air France n’aura pas contribué à un plus grand désenclavement de notre département et aura entraîné des coûts sociaux considérables pour nos populations, à l’exemple du sort d’Air Littoral ou d’AOM-Air Liberté.

La volonté de jouer à tout prix la carte des « low-cost »( compagnie à prix « cassés ») trouve aujourd’hui ses limites :

  • La santé financière de ces entreprises s’avère très précaire, voir le cas Aeris, et entraîne des incertitudes certaines sur la qualité de la desserte de la plate-forme aéroportuaire de Nice.
  • Ensuite les conflits sociaux s’aiguisent, la précarité et le recours systématique à des sous-traitants pour l’assistance au sol débouchant sur un ras-le-bol des salariés. C’est le cas actuellement pour Easyjet, dont la recherche effrénée de réduction des coûts trouve aujourd’hui son corollaire, alors que le service rendu au client se réduit à sa plus simple expression.

Moins de services, moins d’emplois et moins de dessertes, ce serait donc ça le progrès !
Et l’on voudrait nous faire croire maintenant que les mêmes recettes appliquées à la gestion de l’aéroport  seraient la panacée !

Nous estimons au contraire qu’il faut que la mission de service public des aéroports soit réaffirmée dans le cadre d’une nouvelle organisation qui impose un cahier des charges strict et ne laisse pas les mains libres à ceux qui ne se préoccupent que du seul profit à court terme.
Les incidences du devenir d’un tel équipement sont trop importantes sur des domaines aussi importants que l’aménagement du territoire, le désenclavement, la sécurité, l’environnement et l’emploi pour les laisser tributaires d’appétits financiers.

Les habitants de notre département, qu’il s’agisse des usagers ou des riverains, et les entreprises pénalisées par les turbulences relatives au nombre et à la variété des dessertes au départ de Nice, ont tout à gagner à ce que soit renforcés le  caractère public de la gestion des aéroports et les garanties correspondantes.

Nous resterons vigilants quant à l’évolution de ce dossier qui permet aussi de constater les dégâts d’une construction européenne que la constitution en débat voudrait enfermer dans un carcan ultra-libéral de mise en concurrence effrénée et systématique.

Publié dans Elus au CG06

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