A Seignosse, le PCF planche sur le projet
Studieuse pour la plupart des partis politiques, cette fin d’été l’est tout particulièrement pour le PCF qui a tenu sa troisième université d’été les 27, 28 et 29 août à Seignosse dans les Landes.
Quelques participants des Alpes-Maritimes
les plages des landes
Au club Belambra. Fort du succès des deux éditions précédentes, le PCF avait choisi cette année de migrer à quelques kilomètres du Vieux-Boucau où s’était tenue son université d’été en 2008 et en 2009 afin de rejoindre le site plus spacieux des « Tuquets » dans la ville de Seignosse. Comme le rappelait Patrice Bessac dans son discours d’introduction, il s’agissait là d’une volonté d’extension, réussie mais encore incomplète, qui pourrait se traduire l’année prochaine par une combinaison entre lieu de travail politique et lieu de vacances pour les militants qui n’auraient pas eu la chance de voyager. A deux pas d’un océan connu pour être le paradis des surfers, dans une atmosphère conviviale savamment orchestrée par la fédération des Landes et par l’équipe des formations du PCF, 500 militants, élus et responsables ont pu échanger leurs points de vue, leurs opinions, leurs projets dans le cadre d’une cinquantaine d’ateliers. La dimension informelle de l’événement, propice à une discussion franche et constructive, était favorisée par les « apéros parlotte » ou encore par le repas landais du samedi soir, tout autant que par les débats plus classiques.
Un climat studieux et combatif. Mais ne nous y trompons pas, l’ambiance tongs et bermudas n’a pas empêché un travail de réflexion de haut niveau sur les enjeux auxquels le PCF est confronté aujourd’hui pour être le moteur d’une puissante dynamique de transformation sociale à gauche. Pris entre l’urgence de trouver des réponses ambitieuses à la crise du capitalisme et la possibilité d’une réelle mise à distance critique offerte par la forme des conférences-débats, ces trois journées d’étude ont donné sa chance à une élaboration conceptuelle de haut niveau dans les domaines les plus divers. Les assemblées plénières marquaient en quelque sorte les jalons des enjeux majeurs d’un projet d’alternative à la politique de la droite : la réforme des collectivités territoriales, le projet européen, les retraites, etc. Entre temps, dans la dizaine de salles de classe du club Belambra, chaque militant avait le loisir de singulariser sa formation en se focalisant sur des thèmes plus précis ou plus proches de ses préoccupations. Du cours magistral à l’atelier interactif, là encore la diversité des approches était au rendez-vous. La richesse des débats provenait également de la variété de leurs initiateurs : des réflexions de fond animées par des sociologues, des philosophes, des historiens ; des contributions d’élus en charge de questions décisives mais parfois méconnues en raison de leur caractère technique ; le fruit du travail des différentes commissions du parti ; les expériences de militants syndicaux et associatifs ; des ateliers regorgeant de conseils pratiques pour l’activité militante… Bref, de quoi permettre à tous de s’approprier réellement une pensée complexe, c’est-à-dire, selon le mot de Patrice Bessac, d’approcher le tout par des idées singulières.
Une prérentrée politique tournée vers l’avenir. Dernière étape avant le début d’un mois de septembre qui s’annonce explosif du point de vue de la mobilisation sociale, cette université d’été avait donc également un caractère hautement programmatique. Le discours de clôture du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a rappelé la conjoncture exceptionnelle dans laquelle se situent les quinze prochains jours. Faisant suite aux manifestations du 4 contre la xénophobie d’Etat et du 7 contre la réforme des retraites, la Fête de l’Humanité qui aura lieu les 10, 11 et 12 septembre au parc départemental de la Courneuve ne pourra qu’être très fortement imprégnée par les mobilisations sociales imminentes. Ce n’est donc pas, contrairement à ce qu’on a pu voir aux universités d’été du Parti socialiste ou d’Europe écologie, par une course à la femme ou à l’homme providentiels pour l’élection présidentielle de 2012 qu’étaient préoccupés les militants communistes réunis à Seignosse. Pierre Laurent l’a souligné, l’urgence est à la construction, dans le cadre du Front de Gauche, d’un véritable pacte d’union populaire permettant non seulement la victoire contre le sarkozysme, mais la réussite d’une véritable alternative à gauche en laquelle la population puisse retrouver confiance.
Jean Quétier.