Caisses d’Epargne- Banques Populaires : Le PCF demande la suspension de la fusion

Publié le par pcf 06

Le chef de l’Etat vient de décider d’un rapprochement entre les Caisses d’épargne et les banques populaires et de placer à leur tête un financier issu de son sérail hyper libéral. 

Les conditions de ce rapprochement s’annoncent telles que les risques pour l’emploi des salariés et pour les intérêts des sociétaires de ces deux institutions mutualistes - coopératives sont considérables. De même, on peut anticiper, en l’état, une dégradation à venir de la qualité des services rendus à la collectivité en matière de crédit et de gestion de l’épargne populaire.

En effet, l’Etat apporterait quelque 6 milliards d’euros pour consolider la structure financière de ce nouvel ensemble, mais au prix d’un rendement attendu de 12%, alors même que la croissance économique désormais prévue pour la France cette année sera négative (-1,1%).

On imagine ce que serait l’effort de restructuration imposée par l’obligation pour ce nouveau groupe de viser un haut niveau de rentabilité de ses fonds propres.

Cela signifie que ces deux banques, dont les pertes importantes annoncées ont été engendrées par leur immersion dans la finance spéculative mondiale, en contradiction avec leurs valeurs et leurs codes fondateurs, redoubleraient dans cette voie, alors qu’il faut commencer à rompre pour une autre logique.

Le PCF demande la suspension immédiate de cette opération menée tambours battants sans aucune concertation avec les personnels et leurs syndicats, les sociétaires et qui concerne un quart de tous les salariés du système français.

Il propose que soit réuni une table ronde de tous les acteurs de façon à ce que les coopérations intimes nouvelles nécessaires entre ces deux groupes visent l’efficacité sociale et non la rentabilité financière, avec des contreparties tout autres aux aides de l’Etat.

Cela devrait concerner la sécurisation de l’emploi, de la formation et du revenu des salariés des deux groupes et de leurs filiales, la démocratisation profonde de leurs gestions, en conformité avec les buts mutualistes et coopératifs, au lieu des exigences de rentabilité financière. Cela concernerait inséparablement l’engagement pour un nouveau crédit : son taux d’intérêt serait d’autant plus abaissé qu’il financerait des investissements matériels et de recherche programmant plus d’emplois, de formations et de masse salariale.

Le PCF propose que ce rapprochement s’inscrive dans la perspective d’un pôle financier public avec, notamment, la Caisse des dépôts, la Banque postale, Oséo, le Crédit agricole et le Crédit mutuel dans le respect de leur statut mutualiste, mais aussi des banques en difficulté à re-nationalisées comme Dexia et Natexis, voire de grandes banques privées dont l’appropriation sociale est nécessaire. Ce pôle, riche de sa diversité, aurait à développer une grande mission nouvelle de service public du crédit pour sécuriser l’emploi, la formation, le revenu des salariés et populations, faire reculer l’emprise des marchés financiers, financer une croissance nouvelle durable, contribuer à une réorientation profonde de la construction européenne.

Parti communiste français
Paris, le 26 février 2009.

Publié dans PCF

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